Mon confinement : incapable de prédire le futur au mois de mars, je craignais que ma saison soit blanche. Mais je devais être prête à tout : envisager cela pour atténuer la déception si cela devait se produire et, simultanément, être en mesure de disputer des courses à tout moment. Durant cette période, j’ai gagné en autonomie, trouvé des solutions pour continuer à m’entraîner, trouvé de stratégies de coaching à distance. Quel apprentissage !

Encore inespérée au printemps, la saison de compétition d’athlétisme a commencé en juin. Avec un mois de retard seulement, c’était la première discipline à reprendre. Dès que les rassemblements de 300 étaient autorisés, un entraînement de courses chronométrées a eu lieu le même jour à Lausanne. J’ai fait le 80m et le 150m, ayant plutôt très bien performé dans la deuxième. Il était donc intéressant de m’aligner au 200m plus tard.

Le premier meeting officiel était à Genève, sur 100m. Ce n’était pas encore clair comment il devait se dérouler. Les mesures sanitaires furent respectées. Résultat : un chrono de 15 secondes 80 ! Satisfaisant ? M’entraînant depuis à peine un mois sur un vrai stade, c’était un joli résultat ! Tenant compte de ma perte d’équilibre également.

Prochains meetings à Bulle, Meilen, Berne, Winterthur, Bulle à nouveau et Lausanne. Mais avec un protocole covid strict. Verdict : PB (personnel best) sur 100m en 15.55 et en 34.12 sur 200m ! Un tour de Suisse également. Beaucoup de voyages. Une à deux compétitions par semaine. Ma santé était bonne. Lors de la reprise, nous ne savions pas si la saison se poursuivrait, ni combien de starts seraient encore possibles. Considérant ces deux facteurs, j’ai profité d’accumuler de l’expérience.

Pause à la mi-saison. Retour à l’entraînement durant trois semaines. Quelques jours de repos d’abord pour me régénérer. Mon coach Kenny était en vacances. Grâce au confinement, j’avais appris à me débrouiller.

A la reprise, je me suis alignée à Nottwil (deux courses par discipline, série et finale), un meeting paralympique limité à trois nations avec les Pays-Bas et l’Allemagne. Directement, j’y établi un nouveau PB sur 100m en 15 secondes 54 ! J’y ai dédié toute mon énergie, dû aux fortes chaleurs. Ensuite, les courses se sont poursuivies à la Chaux-de-Fonds et à l’international à Leverkusen (mêmes circonstances qu’à Nottwil), près de Cologne, en Allemagne.

Photo: Tobias Lackner

Ayant effectué des très bonnes courses, ayant tiré de nombreuses leçons et n’ayant pas eu de blessures, surtout, j’ai décidé avec mon entraîneur de mettre fin à ma saison fin août.

En quelques chiffres :

2018 : 2 starts (1x 100, 1×200) et légère blessure de surcharge durant l’hiver 18-19

2019 : 7 starts (1x 50, 1×60, 5×100) puis blessure grave cheville et opération

2020 : 22 starts (2×50, 4×60, 1×80, 1×150, 9×100, 5×200) sans blessure ! Pour moi, c’est un cadeau. Cela montre que le travail avec mon équipe a payé et que j’évolue bien.

Au niveau des performances, j’en tire aussi un bilan très positif :

2018 : 100 : 16.21 (11ème au ranking mondial), 200 : 36.88 (22ème au ranking mondial)

2019 : 100 : 15.72 (12ème au ranking mondial)

2020 : 100 : 15.54 (4ème au ranking mondial actuel), 200 : 34.12 (5ème au ranking mondial actuel). A noter qu’en cette année particulière, il y a eu moins de participantes, mais j’en suis tout de même très heureuse. Cela veut dire que je vais dans la bonne direction. Le défi du Covid aura été, pour moi, une opportunité que j’ai su saisir.

 

 

Vous trouverez tous les résultats ici.

La suite ? Dès mi-septembre, l’entraînement reprends en vue des Jeux paralympiques 2020+1 !

 

 

 

Mérite de la Ville Lancy 2019

Un bonne nouvelle! Le 8 septembre, je recevais une distinction de ma Commune aux côté du Prof. Dider Pittet. Un grand honneur pour moi et une belle reconnaissance de tous mes efforts !

Photo: Journal Le Lancéen

Mon discours m’a aussi tant permit de rappeler le sens de la vie que  tout le chemin que j’ai parcouru jusque-ici.  A méditer.

Vivant depuis deux dans le quartier de la Chapelle, cette distinction me permet de nouer des liens forts avec ma Commune pour laquelle je tiens à m’engager et à représenter , à commencer par mon rôle de sportive d’élite. Je suis fière de recevoir ce prix et j’aimerai continuer mon chemin de manière à ce que les lancéens puissent en être fiers.

Je tiens à dédicacer le Mérite de Lancy à mes proches, sans qui je ne l’aurai obtenu, sans qui rien n’aurait été possible, ma famille, mes amis, mais aussi les acteurs de ma carrière sportive, mon équipe médicale, mes partenaires, les programmes de soutien tel que le Team Genève, les autorités et toutes celles et ceux qui croient en moi.