Entre les entraînements et les soins de récupération (voir ci-dessous mon témoignage), mes interventions étaient multiples ce dernier mois : j’eus la chance, pendant quelques semaines « sportivement » plus calmes (pas de compétitions), d’avoir pu transmettre plusieurs messages, de défendre des valeurs tels que le handicap, l’inclusion et l’égalité et inspirer autrui grâce à mon parcours de vie et à la manière de la mener. Le format de mes interventions étaient différentes, de la simulation d’un cas clinique pour des étudiants en soins infirmiers à un discours afin de marquer les 50 ans de la Fondation Foyer Handicap, en passant par la représentation de l’Association Tout est Possible lors d’un match de foot, d’une conférence pour le Panathlon Suisse et une présentation de mon médecin et moi à l’hôpital de la Tour, ainsi qu’un témoignage plus classique pour le Groupement des Jeunes Dirigeants d’entreprises. Cela dit, j’intervenais une à deux fois par semaine… A présent, en comptant désormais plusieurs interventions pendant les prochains mois, je serai avant tout focalisée sur la performance : il s’agit de ma première année avec des objectifs d’athlétisme élevés (décrocher les minima)… Mon discours évoluera au cours de l’année…

50 ans de la Fondation Foyer Handicap

Le handicap est formé de défis à surmonter au quotidien, que ce soit pour maintenir ses capacités ou vaincre le regard d’autrui. Cela montre l’importance de sensibiliser la population à la différence et non à l’idéal transmis par la société. Œuvrer envers l’inclusion des personnes en situation de handicap commence par montrer l’exemple : tout le monde, handicapé ou non, avec sa propre particularité, a le droit de vivre comme tout un chacun et de croire en ses rêves les plus fous. Des sujets que j’ai défendu pendant mon discours :

« Invitée à prendre la parole lors de la fête célébrant les 50 ans de la Fondation Foyer-Handicap, Céline van Till nous a donné une leçon de vie. En quelques phrases, elle nous a résumé son parcours de vie : ses espoirs, l’accident, sa reconstruction : l’espoir encore et toujours. Le timbre fragile de sa voix contraste avec la force de son message. Rien ne semble arrêter cette jeune femme, ni même la freiner. Ce soir, pas un murmure n’a troublé son message qui a touché le cœur et l’esprit de tous ceux qui étaient présents dans la salle. Un moment d’émotion et une belle leçon de vie », Tal Schibler, Président (photo de couverture).

Marianne, résidente chez Foyer handicap et moi

Betty Dunant à ma gauche et Tal Schibler, Président, à ma droite. Gala des 50 ans de la Fondation Foyer Handicap. Genève, Hôtel Intercontinental, 05.04.2019 © Fred Merz | Lundi13

Nathalie Fontanet, Conseillère d’Etat et moi.

Etudiants de 2ème année en soins infirmier – Haute Ecole de Santé

Les propos ont été recueilli par leur professeur d’après leur expérience d’entretien avec moi :

« Le moment vécu avec Celine était poignant et intense. Les étudiants ont eu beaucoup d’émotions, mais aussi de l’admiration : ils ont trouvé son parcours impressionnant et ont vu en elle de la résilience et de la force. La relation soignant-soigné a un grand impact (le nôtre à donc un rôle important), comme l’entourage, le fait de croire dans le patient… Elle a une grande capacité d’expression et l’émotion est présente en salle ».
Les étudiants avaient préparé des questions à l’avance, ce qui leur a permis de conduire l’entretien et de ne pas se laisser aller par les émotions… Oui, la préparation est un guide qui permet de se sentir moins démuni et de rester dans l’interaction avec son interlocuteur.
Pour leur pratique professionnelle, ils retiennent surtout que leur discours, attitude et comportement peuvent impacter le patient. Ils ont compris qu’ils peuvent être un pilier dans la guérison, sans même le savoir. Pour cette raison, c’est essentiel d’avoir une attitude positive, quel que soit l’état de santé du patient. Pour ma part, j’ai témoigné avoir reconnu la voix de la soignante alors que j’étais dans le coma.

Match Genève-Servette Servette FC VS Winterthur

L’Association Tout est Possible dont je suis la co-fondatrice a été la cause mise à l’honneur le 29 mars dernier. Une belle opportunité pour cette jeune association de gagner en visibilité. Une douzaine de membres étaient presents au Stade de Genève : ils étaient aussi enthousiastes les uns que les autres. De nombreuses personnes ont adhéré à notre cause en achetant un bracelet ou un porte-clef à aux couleurs de l’Association. Les membres représentaient fièrement la cause et allaient à l’encontre des gens avec joie. Pour ma part, je suis intervenue sur le stade de foot juste avant le début du match ! Une première pour moi.  Il s’agissait de mettre en umière l’importance du sport et du handicap!

©Jess Hoffman

Panathlon Club Genève

Je me retouvais alors dans mon élément, étant entournée de personnes plus ou moins jeunes ou âgées, chacun spécialisé dans un discipline sportive. Au fait, il s’agissait d’une assemblée Générale qui rassemblait les presidents des clubs de chaque canton… Lors de ma présentation, je les observais: ils étaient pris par les émotions… Même eux, qui ont bien plus de vécu, ont témoigné que je savais ce qu’était la vie, la vraie…

Construire ensemble la santé et la performance

L’objectif était de démonter comment il est possible de performer, malgré que des enjeux sont liés à ma santé… Nous avons également évoqué comment nous espérons automatismer certains de mes mouvements, malgré qu’ils ne fonctionne encore seulement sour l’impulsion de la volonté… Je racontais les événements que je vivais et mon médecin, le Dr Boris Gojanovic, complétait par ce qu’il se passait médicalement parlant. Notre collaboration prend alors tout son sens afin de vivre la performance ensemble.

Tout est possible

Suite à mes deux premières compétitions indoor sur 50m et 60m au début du mois de février, la planification à encore quelques peu dû être adaptée. Oui, je ne peux pas câcher ne pas avoir été épargné face aux petites cassures engendrées par la répétition d’efforts contraignants… Mon corps devant encore mieux s’adapter aux nouveaux mouvements, à l’importance des chocs et à l’aptitude à répéter les deux, il a fallu mettre l’accent sur la récupération. Il s’agissait de développer des processus permettant de revenir plus vite, d’enchaîner les séances d’entraînement et, dans quelques semaines, les compétitions… Par conséquent, afin de ne pas aller droit au mur ! Il a plusieurs fois fallu s’adapter, modifier des séances, changer d’entraînement à la dernière minute… J’ai la chance d’avoir un excellent coach (Kenny Guex) qui gère la plannification de près. Avoir une équipe médicale performante à mes côté donne accès à tous les soins convenus. Tous communicaient alors entre-eux, suite aux informations que je leur donnais et à leurs propres observations sous l’angle de spécialiste.

J’espérais courir plus en termes de volume et de charge d’effort afin d’aller plus vite… Ne pouvant pas suivre le rythme que mon entraîneur avait planifié initialement, je gardais le plus de positivisme possible et donnais d’autant plus de sens aux autres séances… J’espérais y arriver… Même différemment que mon coach ne l’avais imaginé… Certes, à un moment, il faut courir! Répéter le movement afin de l’améliorer. La saison de compétition va commencer (mai). J’aimerais améliorer mes chronos; je ne m’entraînais pas pour rien! Même si ma technique de sprint s’améliorait, le chrono noir sur blanc sera affiché dès la ligne d’arrivée franchie de la première course! Depuis ma première compétition en juin dernier, j’espère qu’il réfletera ma progression.

Un autre défi que je rencontre actuellement est la nutrition : d’une part, ayant traversé une anorexie quelques années, j’avais peur de « perdre », ce qui serait synonyme avec « ne pas y arriver » ; et, d’autre part, ne pas manger suffisamment me ferait manquer d’énergie, tomber, me blesser et ne pas y arriver également. Finalement, l’on voit que mes croyances sont liées à mes pensées… Il était donc temps de les étudier et de sortir de la « bulle » dans laquelle je m’étais enfermée : un nouveau pilier de perfectionnement fût ainsi trouvé ! J’étais certaine qu’en ameliorant un des aspects importants du sportif que celui-ci pourrait en impacter d’autres…

Du 27 avril au 4 mai est prévu une semaine de camps d’entraînement avec l’entraîneur national au Portugal. J’irai ainsi avec son club, le LC Winterthur. Cela nous permettra d’intensifier quelques peu le volume d’entraînement, suite à une semaine plus calme et particulièrement de se focaliser sur la performance et de « vivre l’athlétisme », comme on le dit. En même temps, nous profiterons de la chaleur estivale et des conditions optimales afin d’optimiser la préparation à l’entrée de la saison de compétition (voir agenda).

« Le succès, c’est tomber et la capacité à se relever.

Il ne concerne pas seulement le nombre de prix gagnés,

mais également les personnes touchées et inspirées »

©  La Tour Medical Group SA