11.05.2019 Lausanne (Stade de la Pontaise) Meeting du Lausanne Sports

Premier départ de la saison sur piste. Premier départ sur 100m lors d’une compétition nationale avec les athlètes « valides ». Le meeting du Lausanne Sports auquel je participai se déroula à Lausanne au Stade de la Pontaise. Je m’y entraîne deux fois par semaine ! Il n’y avait que peu d’inconnus… Sauf que cette fois, je devais m’adapter à un meeting organisé d’une manière un peu plus souple. Mon entraîneur Kenny Guex était là et je n’avais pas de quoi m’inquiéter jusqu’au départ. Quand l’heure était arrivée, je m’apprêtai à décoller. Je déplacai les starting blocs loin derrière ; étant athlète paralympique, leur utilisation n’est pas obligatoire. « On your marks ». Je laisse les autres s’installer et je me mets à croupille. « Set ». Je monte le bras. Au coup de pistolet, je m’élance pour un bon premier 50m. Sur la deuxième moitié et la fin de la course, je perds l’équilibre et mes bras s’en allaient (perte de contrôle dû aux réactions spastiques de mes membres). Je passe l’arrivée avec le sentiment d’avoir échappé à la chute. Certes, je fais un « PB » (Personnal Best) en 16’11 !
J’étais heureuse d’avoir été deux athlètes à représenter le sport handicap avec Sofia Gonzales (amputation d’une demie-jambe) !

18.05.2019 Lausanne (Stade de Coubertin) Meeting du Stade Lausanne

Deuxième meeting. Mais pas de deuxième chance. Je ne faisais qu’une course ! cette fois, j’étais dans la deuxième série du 100m dans le couloir 6. La piste était bleue ! A priori, c’est une difficulté supplémentaire. Mais je ne le voyais pas de cette manière et je comblais le choc de lumière avec des lunettes de soleil. Même si elles m’amputaient légèrement la vison, elles me permettaient de mieux distinguer l’environnement dans lequel je me trouvais. Rappelons que je n’ai que la moitié du champ visuel et que je vois double… Après un peu d’attente en raison des retards occasionnés, je pris le départ dans la bonne série ! Et bam… Je rate mon départ, étant un peu perdue en me levant trop vite… Mais je n’eus pas peur de tomber pour autant ! C’était déjà un progrès en soi. Mais je ne prenais pas de vitesse et ne parvenait pas à profiter de quelconque poussée… Je fis 16 centièmes plus lente sur les 10 premiers mètres ! L’écart se ressentira sur les 50 premiers… Puis, je prennai de l’amplitude et de la vitesse, rattrapais mon retard et le dépassait de 20 centièmes sur la fin : le chrono s’est arrêté à 16’06 ! Mon entraîneur n’était pas satisfait : je n’arrivais pas encore à faire une course techniquement correcte. Pourtant, il le faudrait pour atteindre les minima… Même si je n’étais pas loin… Mon objectif pour la suite : faire une « course complète » pour gagner en vitesse dès le début !

24-25.05 : Nottwil 2019 Para Athletics Grand Prix

Des records battus et probablement quelques places gagnées sur le classement mondial 2019 me permettent de résumer la semaine passée au premier meeting international « para » de la saison. Cependant, il est nécessaire d’évoquer les contraintes auxquelles j’ai dû faire face, les adaptations que j’ai dû faire et la météo qui s’annoncait imprévisible par moment.

En début de semaine, je m’entraînai encore avec mon coach Kenny à l’Hôpital de la Tour. Les 45 mètres de leur piste en tartan suffisaient amplement pour travailler les départs, ce qui avait été ma plus grande difficulté le week-end précédent…

Arrivée le mardi, après cinq heures de voyage (trois-quarts d’heures supplémentaires dans un train arrêté compris), je me suis juste à temps afin de me rendre à la « classification » (expertise médicale).
accompagnée de l’entraîneur national, j’ai en plus dû attendre une bonne heure et demie dans un couloir du centre Paraplégique Suisse… Lorsque c’était mon tour, une série de tests passifs et actifs me furent imposés. Certains étaient allongés ou assis sur une « table » et d’autres étaient en mouvements : il me fallait faire plusieurs séries de sauts… En plus des impacts qu’ils infligeaient sur mon corps, ils me fatiguaient… Ressemblant à un examen médical, vous comprendrez très vite la situation… En plus, ils voulaient encore me voir courir un 100 mètres ! Mon PB était alors à 16’06 : je devais au moins réaliser le 85% afin d’être crédible… 40 minutes de retard sur l’heure prévue ! Je devais restée échauffée… Mon jour de repos se transformait alors rapidement en un exercice tant physique que mental, en additionnant deux heures d’entraînement (pour effectuer les tests sur la piste d’athlétisme)…

Malgré que je concourrais dans mon pays, je décidais d’éviter les transports et de rester sur place. Il était important pour moi d’emmagasiner toute l’énergie dont j’allais avoir besoin… Le mercredi, je me reposais la majeure partir de la journée, interrompue par une séance d’entraînement de musculation. Le jeudi, je fis uniquement quelques exercices de mobilité et de « gainage » afin d’activer le corps et l’esprit. A côté de dormir et de laisser le temps passer, j’ai profité de distraire l’esprit et de le garder éveillé dans la foulée grâce à une ou deux tâches de mon travail de communication… Tout était planifié pour que je puisse performer le vendredi 24 mai 2019 à 16 heures et 35 minutes précises… Mon objectif était naturellement d’atteindre les minima… Je ne devais pas trop y penser. Je savais ce que je devais faire (pousser fort et rester équilibrée) et je pouvais compter sur ce que je sais faire !

Je prends le temps pour l’échauffement… Je me sens bien et « à ma place ». Une heure et demie passent… C’était également la première fois que j’allais bénéficier de bonnes conditions météorologiques… Toutes les conditions furent réunies pour franchir l’étape que je m’étais fixée. Après 20 minutes dans la chambre d’appel et 5 avant ma course, je fais deux coutes accélérations et je rejoins mon couloir. Un dernier essai de départ et je m’apprête à réaliser ce que j’avais préparée : 100 mètres techniquement corrects. Finalement, après un excellent départ, un bon milieu de course, je perds l’équilibre et deviens spastique sur les derniers 20m… Après avoir poussé fort et gagné de la vitesse, je parvenais à la maintenir. J’avais le ressenti d’avoir « tout » donné sur cette course, malgré qu’elle ne fût pas encore complètement propre… Mais Presque… Et le chrono tombe :

15’61 ! MINIMA !!

En plus d’avoir largement amélioré mon record personnel, la limite B fût à présent franchie. En plus d’être 3ème de ma catégorie, une grande pression tombe… L’enjeux majeur de la première partie de la saison était de savoir si j’allais pouvoir réaliser les performances demandées afin d’espérer être sélectionnée (début septembre) pour les championnats du monde…
Récupération, repos et je devais encore courir la finale du 100m le lendemain ! Cependant, mes jambes me tiraillaient un peu…
Après une mauvaise nuit (des bruits dans le couloir entre minuit et deux heures), j’essayais de maintenir la forme comme je le pouvais. Rester isolée, bien manger et bien évidemment tout organiser afin de pouvoir rentrer… Je me sens bien mais je n’avais pas pour autant la même forme que la veille… J’avais tout donné et j’étais quelque peu fatigue. Je ressentais sans doute aussi un relâchement dû à la grande pression qui avait alors disparue… C’était également ma quatrième séance de piste de la semaine, ma deuxième compétition en deux jours et la quatrième en 3 semaines ! J’avais espéré mieux sur que 16’18… J’aurai souhaité confirmer mon temps du jour précédant… Je me mettais alors de la pression inutilement. J’ai dû courir sous une tempête inattendue et un refroidissement climatique soudain. Finalement, je ressentais une baisse d’énergie et je n’étais alors pas parvenue à donner le maximum de moi-même ou le 100% comme certains diront… J’étais frustrée et surtout très fatiguée ! Ce meeting était alors terminé…
Chaque expérience compte, dit-on. Celle-ci aussi. C’est la première fois que j’ai couru sous une forte pluie. Mes appuis étaient bons. Je n’ai donc plus besoin de craindre la chute… Quel apprentissage ces cinq jours auront été !

La suite ?

J’étais inscrite au meeting de Langenthal le jeudi de l’Ascension. Or, ressentant la nécessité de récupérer, surtout de la fatigue importante des derniers jours, plus quelques tensions à une jambes, mon entraîneur et moi y avons renoncé. Je me reposerai d’abord pendant deux jours avant de reprendre l’entraînement. Il me restait alors un peu plus de deux semaines pour preparer la prochaine échéance.
Le but est de se préparer au mieux et de refaire à la fois des courses plus longues et plus courtes (des departs) à l’entraînement. Next start ?

AthletiCAGenève

Meeting international avec les valides, c’est un des plus grands rendez-vous d’athlétisme à Genève. J’ai l’honneur de concourir pour la suisse dans la cour des grands ! Je disputerai le 100m le samedi 15 juin 2019 à 15h55 au Stade du Bout-Du-Monde à Genève !

Retrouvez les autres courses et mes conférences (publiques et privées) dans mon agenda.

Merci du fond du cœur à mes partenaires, mes chaleureux sponsors, mon entraîneur, mon équipe médicale, l’équipe suisse, ma famille, amis et tous les autres ! Avec vous, #ToutEstPossible !

#RoadToTokyo #teamwork #hardworkays